A quelques heures de monter sur scène à l’occasion de la conférence Le Web ’15, James Siminoff a fait un détour par Londres où il m’a gentiment accordé de son temps pour parler de son produit qu’il a (re)baptisé Ring. Pour ceux qui n’auraient pas encore eu écho de celui-ci, il s’agit d’un interphone connecté en Wi-Fi dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises sur Stuffi. Outre la stratégie de sa société, James a également partagé son point de vue plus général sur le développement de la domotique.
L’histoire commence un peu comme celle d’Apple, puisque James Siminoff affirme avoir eu l’idée de créer un interphone connecté lorsqu’il travaillait dans son garage, en 2011. Incapable d’entendre la sonnette depuis celui-ci, il a donc eu l’idée d’un interphone connecté en Wi-Fi qui l’alerterait d’une présence devant la porte. C’est comme ça que Doorbot est né.
Après une campagne de financement sur la plateforme Christie Street et 20.000 unités vendues de la première version de Doorbot, James Siminoff a annoncé en septembre dernier la sortie officielle de la V2 du produit, renommé par la même occasion “Ring”.
Doorbot a trouvé son public…
Quand on lui demande si la première version a été un succès, il affirme positivement et ce malgré les plaintes parfois agressives de ses clients sur Amazon (il avoue en cauchemarder parfois !). Comme il le fait remarquer, le public est aujourd’hui aussi exigeant avec les start-ups qu’avec les géants Apple ou Google : Le moindre dysfonctionnement peut rapidement tourner au calvaire. On se souviendra de Nest qui en avril dernier s’est vu obligé de retirer 440.000 détecteurs de fumée connectés en raison de soucis techniques, bien qu’il soit aujourd’hui l’un des cadors de la domotique. Il faut donc s’avoir s’adapter pour mieux rebondir. Son bilan sur la V1 de Doorbot, il le définit avant tout par l’habilité avec laquelle Doorbot a trouvé son public, ce qui lui a permis en parallèle de développer ses effectifs.
Ring a significativement amélioré la technique de la V2
James se veut rassurant sur la nouvelle version du produit, qui a vu une nette amélioration technique de la qualité de l’interphone. Outre une image beaucoup plus stable et une connexion au Wi-Fi de meilleure qualité, la start-up a rajouté un détecteur de mouvements (découpé en 5 zones) qui permettra de suivre les allers et venus aux abords de la maison. Plus qu’un simple interphone, Ring s’avère être une vraie solution pour surveiller sa maison en extérieur.
Toutes ces prouesses techniques ont été facilitées par la nouvelle levée de fonds de 4.5 millions de dollars menée par True Ventures, un investisseur historique dans Fitbit qui croit fort en Ring et son PDG. Grâce à celle-ci, l’équipe d’ingénieurs s’est encore étoffée et la société a maintenant dépassé le 50ème employé. Comme il l’abordera plus en détail lors de la conférence Le Web ’15, il pense d’ailleurs que le nombre d’ingénieurs dans une start-up hardware est une preuve de la qualité technique du produit sous-jacent. A titre de comparaison, Nest possèdait déjà plus de 460 employés à la mi-2014.
IFTTT connaîtra son heure avec l’essor de l’IoT
Dans les mois qui viennent, c’est sur l’aspect technique que Ring compte encore mettre l’accent avec des projets aussi divers que la traduction de ses applications, un système de sauvegarde de vidéo dans le cloud (à l’image de ce que fait Dropcam) ou encore l’intégration dans les principales plateformes domotiques. Dans cette dernière catégorie, on peut citer les HomeKit chez Apple, Works With Nest chez Google, SmartThings que Samsung a racheté cet été ou encore IFTTT (“If This, Then That”) un système d’automatisation des tâches sur internet.
De manière assez intéressante, il ne voit cependant pas ces plateformes domotiques comme les prochains “incontournables” sur son segment dans les années à venir. Pourquoi ? Tout simplement parce que ses prospects (i.e. les “800 à 900 millions” de portes existantes) ne sont pour la plupart pas des technophiles aguerris et adeptes d’une seule marque (100% Android / 100% Apple…). En revanche, il promet à un système comme IFTTT un avenir prometteur avec le développement général de l’Internet des Objets. Ce service en ligne permet de coordonner toutes les plateformes et tous les produits, peu importe leur marque.
“My feeling is that internet is the hub”
– James Siminoff, PDG de Ring
Apple est l’exemple à suivre
A la question de qui sont ses réels concurrents, il préfère répondre par l’exemple à suivre : Apple. Selon lui, le défi est plutôt de s’inspirer de la marque à la pomme pour s’imposer comme un leader plutôt que de chercher à compter ses concurrents (Skybell, I-Bell…). Il met également la capacité que possède la firme de Cupertino pour innover et voir plus loin que les produits existants sur le marché. Et puis finalement, quand on sait que le marché a un potentiel de 900 millions de clients, on peut largement comprendre qu’il y ait de la place pour plusieurs…
Et l’Europe dans tout ça ?
Le PDG de la start-up explique aussi que le produit s’exporte plutôt bien puisque seulement 60% des ventes sont réalisées aux Etats-Unis, et déjà 25% en Europe. A terme, il voit d’ailleurs le continent européen comme étant potentiellement le plus gros marché, avec des maisons qui sont plus adaptées à recevoir un interphone unitaire (i.e. exit les gratte-ciels américains !). En expert du marché, il ne manque d’ailleurs pas de souligner la qualité des spécialistes français de la domotique, à l’instar de Netatmo et son thermostat intelligent, les drones de Parrot ou encore la gamme de Withings.
Pour l’heure, vous pouvez découvrir l’interphone connecté Ring sur www.ring.com. Jusqu’au 15 décembre 2014, il est disponible pour seulement 199$ (contre 249$ en temps normal), hors frais de livraison. Pour les indécis, nous allons réaliser un test dans les semaines qui viennent sur le produit.
Ajouter un commentaire