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Objets connectés : bilan du CES 2015

Après 4 jours à arpenter les salles de convention de Las Vegas 2015, voici mes impressions sur ce salon qui donne le coup d’envoi de l’année high-tech !

Le premier jour nous avons choisi de nous diriger vers le Tech West, situé dans les hôtels Sands et Venetian. Et pour cause : il regroupait, entre autres, les exposants orientés vers la santé et le sport connecté, la domotique, l’impression 3D ainsi que les start-ups grâce à l’espace “Eureka Park”.

La première impression en y arrivant est l’immensité du lieu. Nous avions choisi de faire tous les stands qui nous intéressaient un par un. Nous avions certes planifié quelques interviews, mais en dehors de ces créneaux bloqués, nous avons navigué à l’instinct. Première constatation au bout d’une demi-journée : les bracelets et montres connectés sont omniprésents, mais très peu ressortent du lot.

Une overdose de bracelets connectés

Le CES est bien le reflet du marché actuel : il est de plus en plus compliqué de suivre les nouveautés tant elles sont nombreuses. Grand absent cette année, Jawbone a quand même fait parler de lui avec une intervention particulièrement intéressante de son CEO sur le monde de l’internet des objets, et l’importance d’avoir un éco-système ouvert pour faire communiquer les objets connectés entre eux. Vous pouvez la retrouver ci-dessous.

Fitbit a également impressionné avec ses bracelets connectés Charge HR et Surge qui ont vraiment du potentiel grâce au suivi du rythme cardiaque qui est assuré en temps réel (cf. vidéo ci-dessous avec Benoit Rimbault, directeur marketing EMEA de Fitbit). Peu fonctionnel sur des produits comme la Moto 360, il nous a fait une belle impression sur les bracelets Fitbit. Cette nouvelle fonctionnalité est indispensable pour les marques si elles veulent continuer à justifier leurs prix élevés. A l’inverse, les capteurs d’activités classiques (pas, distance, calories, sommeil) voient depuis quelques temps leur prix baisser, on en trouve maintenant d’excellents aux alentours de 50€, comme le UP Move et le Misfit Shine.

La Withings Activité Pop qui a été présentée pour la première fois lors de ce CES sort clairement du lot avec son design réussi et son prix raisonnable. La Basis Peak connait un beau succès outre-Manche, mais n’est malheureusement pas disponible en France ! Pour le reste, il y en a pour tous les gouts, comme l’en atteste l’expérience de nos confrères américains de VentureBeats qui ont testé par mois de 56 wearables en une journée

L’esthétique s’améliore nettement

Devant cette étendue de modèles, certaines marques commencent à faire des choix pour ressortir du lot. Le design est un facteur clé, et certains insistent vraiment dessus. Celui de Withings avec l’Activité et l’Activité Pop est payant : en ce focalisant sur le look, on oublie complètement le côté technologie de l’objet, et donc le capteur. La simplification est de mise, avec des fonctionnalités intéressantes, mais pas intrusives (mode sommeil automatique, changement de l’heure également automatique en cas de changement de fuseau, etc.). C’est clairement la voie a suivre et elle participera certainement à l’essor des capteurs d’activité. On peut également saluer l’initiative de Misfit qui vient d’annoncer une collaboration réussie avec Swarovski, ainsi qu’un capteur qui peut se charger avec la lumière du soleil.

withings activité

Bref, cela rejoint également notre point de vue que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises : pour que le Quantified Self s’inscrive sur la durée, il faudra arriver à oublier complètement le capteur, et qu’il soit naturellement intégré dans notre vie (il n’y a rien de plus contraignant que de devoir passer un bracelet en mode nuit pour capter le sommeil par exemple). On y arrive doucement, et c’est encourageant.

De nouvelles façon de suivre l’activité physique

Autre tendance, les capteurs d’activité ne sont plus forcement réservé au poignet, le CES 2015 a vu l’émergence d’autres formes de “fitness trackers” : lunettes connectées (comme les Jins Meme que nous avons testé), T-shirts (comme ceux du français Cityzen Sciences), semelles (Digisole), chaussettes (Sensoria) ou encore “hearables”, un concept créé récemment, qui recense tous les capteurs d’activité physique intégrés dans des oreillettes… Cette tendance va clairement dans le sens de ce que nous avons mentionné plus haut :  on peut dorénavant suivre son activité physique de manière moins intrusive, un vrai facteur de succès.

Quelle est la pertinence du “tout-connecté” ?

Autre fait marquant de ce CES, tout devient connecté, et ça peut friser le ridicule. La superbe bouteille chargeur d’iPhone, le distributeur de croquettes à distance pour kiki, la gamme gigantesque de iFit (du bracelet à la montre en passant à la machine à café) en sont des exemples parmi tant d’autres. Le fondateur français du Bionic Bird nous expliquait avec le sourire que son premier oiseau volant – contrôlable avec une télécommande – avait connu un flop, avant que la seconde version contrôlable avec un Smartphone explose des records. Aujourd’hui, on “connecte” un objet parce que c’est à la mode. Malheureusement, certains en oublient que l’objet connecté doit avant tout répondre à un niveau de confort supplémentaire, et non à un simple atout marketing…

Bref la tendance s’est largement amplifiée et ça se voit notamment avec la ruée vers l’or que peut constituer une campagne de crowdfunding pour ceux qui pensent avoir une idée brillante. Le génie qui va nous permettre de tirer la chasse directement avec un iPhone, ou une requête HTTP est peut-être en train de planifier son projet IndieGogo en ce moment même.

La domotique à la recherche de standards

La domotique a également été sous les projecteurs pendant ce CES. Même si des marques comme Nest ont simplifié les choses, la multiplication de protocoles reste un gros frein pour l’adoption par le grand public. ZigBee, Z-Wave, Bluetooth LE, Wi-Fi, etc. il est difficile de s’y retrouver pour le novice. Google et Apple n’étaient pas présents directement sur le salon, mais on a vu leur ombre planer : le programme domotique “Works With Nest” en a profité pour annoncer l’intégration des appareils électroménagers de Whirlpool et LG (pour enfin relier des spécialistes de l’électroménager), tandis que le HomeKit d’Apple a été à l’honneur chez de nombreux fabricants comme Belkin ou Insteon qui affirmaient déjà leur compatibilité.

Chose intéressante, une filiale de la Poste va proposer une application qui permet d’avoir un tableau de bord de tous vos objets connectés et de domotique, justement un pas vers la simplification et l’interopérabilité des écosystèmes. Les ambitions de Docapost sont grandes puisqu’elle veut ainsi permettre aux français de relier les différents objets connectés de manière globale. Pour rappel, Apple a développé un système similaire pour chaque catégorie : HealthKit pour le Quantified Self, HomeKit pour la domotique…

La French Tech au sommet

L’initiative French Tech a connu lors du CES son apogée. En attendant la mise en place dans les villes sélectionnées, la France a rayonné à Vegas. Ultra-présents à Eureka Park, mais également dans tout le salon (à l’image de Parrot ou Withings dont les stands étaient littéralement envahis de curieux), les frenchies ont fait parler d’eux.

Nous avons un vivier exceptionnel dans notre pays avec des sociétés comme Lima ou MyBiodyBalance qui, si tout se passe bien, pourraient dans les prochaines années conquérir leurs marchés respectifs. La communication de la délégation a également été excellente. Bref, vivement l’année prochaine pour voir où en seront ces jeunes pousses pour l’édition 2016.

La bataille des géants

Au LVCC (Las Vegas Convention Center), les industries classiques comme la télévision (l’incurvé et le 4K rendent quand-même super bien), l’audio, l’automobile ou le gaming, ont rivalisé sur la taille des stands. Parrot, avec son lot de nouveautés, a su tirer son épingle du jeu avec ses chorégraphies de drones et des espaces de démonstration très bien pensés. Samsung, LG et Sony avaient vu les choses en (très) grand pour présenter leurs nouveaux produits, écrans TV incurvés et objets connectés. Particulièrement visible, on a vu au centre du stand Samsung, un espace dédié à sa nouvelle acquisition, le hub domotique SmartThings. Intel a lui aussi fait belle impression sur les objets connectés; il vient d’ailleurs d’annoncer que l’IOT représentait déjà plus de 2 milliards de dollars dans son chiffre d’affaires sur 2014 (sur 56 milliards au total). Les stands d’Oculus et Razer, qui mettaient le paquet sur la réalité virtuelle ont aussi connu une belle affluence, même s’il est encore difficile de juger la future adoption par le public des casques VR.

Ce CES a été une belle expérience, et nous tenons à vous remercier pour votre fidélité pendant cet événement !

À propos de l'auteur

Vincent Bouvier

Dingue de nouvelles technologies, j'ai créé Stuffi pour partager avec vous les objets connectés qui me passionnent. Business developer et éditeur de contenus.

1 commentaire

  • Bonjour
    Je partage tout à fait votre analyse sur ces objets connectés. On trouve de tout en n’importe quoi dans ce domaine. Peu d’interopérabilité concernant les objets connectés consacrés à la domotique, et une floraison d’alliances en tous genres qui ne sont pas là pour faciliter la compréhension du sujet.
    J’en ai récemment fait un article pour livrer mon point de vue sur la question, dans lequel vous vous retrouverez certainement: http://www.dmc-technology.com/fr/lavenir-de-la-domotique-est-il-dans-les-objets-connectes/
    Cordialement.

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