On a vu de nombreux fabricants d’appareils électroniques s’intéresser de près ou de loin au secteur médical. A l’heure actuelle, l’initiative la plus notable est probablement le partenariat entre Novartis et Google pour des lentilles capables de mesurer la glycémie. Mais les personnes atteintes d’Alzheimer pourraient elles aussi bientôt voir des objets connectés spécifiques arriver…
En France, on estime à environ 900.000 le nombre de personnes atteintes de cette maladie dégénérative terrible qui entraîne le déclin progressif de la mémoire. Face à cela, il existe aujourd’hui très peu de solutions effectives, et il s’avère extrêmement difficile pour l’entourage de la personne atteinte d’Alzheimer de contrôler les déplacements et les activités de celle-ci. Depuis une année, on a vu plusieurs initiatives dans les objets connectés pour aider les personnes atteintes d’Alzheimer, nous avons décidé de vous les partager ici.
Si on est bien loin du grand nombre d’objets connectés déjà disponibles pour les diabétiques, on a vu quelques appareils assez intelligents qui pourraient vraiment accompagner les aidants dans leur travail au quotidien. Si le géant Toshiba et son nouveau bracelet connecté Silmee W20 et W21 (annoncés en début de mois au Japon) veulent véritablement se destiner à un usage médical, et particulièrement au suivi GPS des malades, la plupart des objets connectés pour Alzheimer ont été imaginés par des petits entrepreneurs ou organisations. Il ne serait pas surprenant de voir dans les années à venir un autre géant de la technologie s’y intéresser, en particulier quand on sait qu’environ 100 millions de personnes souffrent à travers le monde de troubles de la mémoire…
Les lunettes connectées pour rappeler la mémoire ?
La première de ces initiatives est menée par un groupe de chercheurs à Singapour de l’Institut pour la Recherche Infocomm, filiale de l’agence nationale singapourienne pour la science, la technologie et la recherche. Celle-ci veut mettre au point une application pour les lunettes connectées Google (Glass) afin de superposer le nom d’un visage connu sur une personne physique, possiblement oubliée suite au défaut de la mémoire. Le porteur de la monture pourrait ainsi immédiatement identifier un visage qu’il n’a pas reconnu. Comme l’explique le chercheur Xu Qianli à l’origine du projet, ces lunettes seraient aussi capables de rappeler au malade lorsqu’il faut prendre un médicament, ou lorsqu’il a une tâche dans son agenda.
Ci-dessous, une vidéo explicative du projet par la BBC :
Une application iPad pour les interactions avec l’entourage
Cette idée ne va pas sans rappeler l’application gratuite pour iPad baptisée GreyMatters qui permet de créer une meilleure interaction entre la personne atteinte d’Alzheimer et son entourage. On peut y uploader des photos (ou prendre des photos) et les associer vocalement (ou textuellement) à une personne. Développée par une américaine qui a vu sa grand-mère basculer dans la démence, GreyMatters a été à l’origine un projet de fin d’études. Vous pouvez retrouver le site officiel ici, ainsi qu’une vidéo de présentation en anglais ci-dessous.
Le pilulier Medissimo Made in France
Pour que les personnes atteintes d’Alzheimer n’oublient pas la prise de médicament, rien de mieux qu’un pilulier intelligent à l’instar de ce que propose le français Medissimo avec le iMedipac. Si la personne venait à oublier de prendre une pilule, une alarme sonore et lumineuse sera émise. L’entourage peut également demander à obtenir des notifications sur son smartphone (grâce à une application mobile iOS et Android) lorsque les médicaments n’ont pas été pris.
Un casque pour stimuler le cerveau
Après avoir levé plus de 4 millions de dollars, la start-up coréenne Ybrain est désormais en mesure de tester cliniquement son casque destiné à lutter contre la perte de la mémoire. Émettant des signaux électroniques (non nocifs) à 2 milliampères, celui-ci a pour objectif de stimuler l’activité du cerveau pour contrecarrer les symptômes d’Alzheimer. Le casque doit être utilisé environ 30 minutes par jour et 5 jours par semaine. Incubée dans le centre de recherche médical de Samsung en Corée du Sud, la start-up affirme que les tests cliniques démontrent que cet objet connecté est 20 à 30% plus efficace que les traitements médicamenteux pour Alzheimer.
https://youtu.be/KDchzvdZPFQ
Une smartwatch et une semelle pour servir de GPS
Clevercare est une start-up qui nous vient littéralement de l’autre bout du monde (Nouvelle Zélande) et qui a sorti un objet connecté se veut spécifiquement dédiée aux personnes dépendantes. Il s’agit d’une montre connectée qui est capable de localiser grâce à un GPS intégré la position d’une personne, mais aussi de lui envoyer des notifications (rappel pour la prise de médicament). En somme, il s’agit ni plus ni moins qu’une smartwatch assez classique avec GPS à l’instar de la Sony SmartWatch 3 (mais pas un Fitbit Charge) – qui d’ailleurs est capable d’en faire même un peu plus. Clevercare se distingue seulement dans le fait que l’on puisse créer des zones de sécurité pour contrôler les déplacements de la personne ayant Alzheimer. Elle n’est actuellement disponible qu’en Nouvelle-Zélande.
Sur le même principe, il existe également une semelle connectée qui intègre directement un GPS satellite et qui permet de surveiller les déplacements d’une personne ayant des troubles de la mémoire. Baptisée GPS SmartSoles, elles ont été élaborées par une start-up américaine. Le service de conciergerie proposant une assistance en temps réel à ces personnes (si l’entourage n’est pas disponible dans l’immédiat) n’est en revanche disponible qu’aux Etats-Unis, c’est bien dommage. La semelle est quant à elle disponible dans certains pays d’Europe, mais pas en France…
Quid des chaussettes connectées ?
Dernière initiative en date, celle d’un jeune américain de 15 ans qui a créé un objet connecté pour permettre à sa grand-mère de mieux suivre les déplacements nocturnes de son grand-père. C’est donc une chaussette connectée dotée de capteurs qui, connecté à une application mobile (qu’il a lui même développé) permet à la grand-mère d’être notifiée par un son lorsque le grand-père se lève du lit. Le projet de Kenneth Shinozuka a été reconnu lors de la cérémonie des Scientific American Science in Action Awards, et lui a permis d’obtenir une bourse de 50.000$ pour financer le développement du projet.
Si vous connaissez d’autres projets d’objets connectés autour d’Alzheimer, n’hésitez pas à les partager !
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