Tesla annonce des voitures complètement autonomes : décryptage

Après l’annonce du retrait d’Apple dans le domaine et une attente très médiatisée, le fabricant a révélé que dorénavant, toutes les voitures qui sortiraient des usines Tesla seraient complètement autonomes.

Ce qu’il faut retenir de cette grande annonce, c’est que le système de conduite autonome sera désormais inclus sur toutes les voitures produites par Tesla. Les nouveaux modèles de la firme disposeront donc d’une autonomie de niveau 5. Concrètement, cela signifie que le conducteur n’aura plus qu’à s’installer à bord et à paramétrer la destination désirée avant de laisser la voiture prendre les commandes.

L’industrie automobile voit la sécurité à bord d’une voiture autonome comme une vraie question contrairement aux technophiles, plus confiants. Ceux-ci soutiennent au contraire que l’intelligence artificielle est sans faille et que l’erreur provient de l’humain à qui on laisse la possibilité d’interagir avec le véhicule. En ce sens, on a observé dernièrement des accidents impliquant des véhicules semi-autonomes, ce qui a propulsé Tesla sous le feu des projecteurs, la principale inquiétude du public restant la sécurité des passagers lorsqu’Autopilot est au volant. Mais le charismatique Elon Musk n’en démord pas : les voitures autonomes sont de très loin les plus sûres. Pour lui, pas de comparaison possible avec un conducteur humain, position aujourd’hui corroborée par les statistiques. L’homme d’affaires n’a pas sa langue dans sa poche et ne s’arrête pas à ces données mathématiques. Il n’hésite pas à déclarer que toute opposition à cette technologie s’apparente à un homicide :

“If you’re writing an article that’s negative that essentially dissuades people from using [autonomous tech] you’re killing people.”

 “Si vous écrivez des articles négatifs qui dissuadent d’utiliser [les technologies autonomes], vous tuez des gens”

Après cette affirmation pour le moins polémique, il a poursuivi, d’un ton qui ne laissait pas la possibilité de débattre des causes des récents accidents Tesla. Interrogé par la suite sur le lancement de ces voitures autonomes de niveau 5, il a déclaré que le logiciel serait désormais inclus dans tous les modèles produits mais qu’il faudrait attendre encore pour l’activation.

Quelles seront donc les nouveautés techniques incorporées aux véhicules qui sortiront des usines Tesla ? Tout d’abord, un grand renforcement du nombre et de la qualité des caméras, capteurs et radars. L’ancien hardware incluait une caméra frontale et des radars qui n’avaient que la moitié de la résolution des nouveaux. Ce que Musk a appelé “hardware 2” comprendra ainsi un champ de vision 360°, grâce à 8 caméras, dont 3 frontales (principe de redondance), 12 capteurs ultrasons et un radar frontal. Les voitures, dont les Model X et Model S actuellement en production, embarqueront pour finir un software 40 fois plus puissant que l’actuel afin de mieux traiter l’information en provenance des différents capteurs, radars et caméras.

Les voitures disposant de l’ancien hardware 1 continueront à bénéficier des progrès d’Autopilot, qui s’améliorera grâce à la flotte en circulation mais restera limité par la gamme et la résolution de ses capteurs .

A quand les premiers tests ? Elon Musk annonce une démonstration entre Los Angeles et New York d’ici la fin 2017 mais le public devra attendre plus longtemps pour s’installer au volant. En dehors du cadre légal, qui pour l’instant ne permet pas la circulation de voitures totalement autonomes, il reste un obstacle de taille : le logiciel de Tesla n’est pas tout à fait prêt. La firme explique qu’elle souhaite continuer à calibrer le système en utilisant les millions de kilomètres parcourus dans le monde réel avant de remettre totalement les commandes à la voiture. En attendant que toutes les fonctionnalités du systèmes soient débloquées, celui-ci opèrera dans l’ombre, en “shadow mode” comme l’a nommé Musk. On parle ici d’une disponibilité en 2018 au mieux, voir plus tard selon la date d’activation de l’intelligence artificielle.

Si toutes les voitures produites seront effectivement équipées d’un système de conduite autonome prochainement, reste donc à lever ces obstacles légaux et techniques avant de pouvoir vraiment se prélasser au volant !

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