SpaceX est une entreprise ambitieuse, et ce n’est pas son dernier contrat de 87M$ avec l’US Air Force qui dira le contraire. Mais le grand pari de la firme spatiale d’Elon Musk reste évidemment d’aller sur Mars, et ce sera chose faite en 2018, en collaboration avec la NASA, et pour près de 320 millions de dollars !
Et 320 millions pour une telle mission, c’est un coût relativement faible face aux milliards que cela pourrait coûter à l’agence spatiale américaine si elle n’utilisait que ses propres technologies pour tenter de réussir un tel voyage. En effet, non seulement les navettes Dragon de SpaceX sont bien plus évoluées face aux 10 à 15 ans de retard de son homologue nationalisée, mais leurs lanceurs sont surtout bien plus économiques puisqu’ils sont totalement réutilisables ! Rien à voir avec les fusées valant des millions de dollars que la NASA détruit lors de chaque opération de mise en orbite.
100% des 320 millions de budget seront fournis par SpaceX. En échange, son partenaire s’engage à lui fournir un support technique, la data collectée lors du voyage, et de nombreux conseils, dont elle ne pourra que profiter pour apprendre à grandir, la renommée de la NASA n’étant plus à faire. 32 autres millions seront par ailleurs directement réinjectés par cette dernière dans le fonds destiné à payer les salaires du service d’assistance de la société privée, en 4 ans, dont 6 dès cette année.
L’objectif principal du projet reste à faire atterrir un vaisseau Dragon à la surface de Mars, ce qui relève de l’exploit, étant donné la faible pression de l’atmosphère sur place. Elle n’atteint en effet que 1% de celle de notre Terre, garantissant bien moins de résistance lors de l’atterrissage qui est déjà très rapide. Le robot Curiosity, qui a atterri avec succès sur la planète rouge avec 899 kg, est par ailleurs bien plus léger que les 6,5 tonnes (à vide) de la navette Red Dragon !
Heureusement, la machine de SpaceX a tout ce qu’il faut pour parvenir à son but. Version évoluée du Crew Dragon qui envoie déjà des astronautes sur l’ISS, elle s’appuie sur des rétropropulseurs qui s’allumeront à plein régime contre le sol lors de la descente, plutôt que de faire appel aux traditionnels parachutes. De plus, des panneaux solaires devraient être rajoutés aux côtés de contrôles thermiques au niveau du sas de dépressurisation. De nombreux éléments inutiles à la mission dont des écrans seront quant à eux supprimés de l’intérieur de la cabine. Le Red Dragon sera alors l’objet le plus grand jamais envoyé sur Mars, avec une masse de près de 10 tonnes !
Encore faut-il finaliser les tests de Falcon Heavy, la fusée que l’on peut considérer comme l’équivalent de 3 lanceurs Falcon classiques afin de soulever et de transporter une telle charge. Son premier vol devrait se dérouler en 2016, après de multiples retards depuis quelques mois.
Réussir ce programme pourrait bien redéfinir notre vision de l’espace et nous permettre de nous projeter à une échelle bien plus grande que celle de l’humanité. De quoi prévoir une colonisation de notre voisine le plus tôt possible, comme l’envisage très sérieusement Elon Musk avec sa “cargo-route” qui vise à y envoyer un véhicule tous les 26 mois minimum dès 2018, et avec des humains à son bord en 2024 pour une arrivée en 2025 ! Nous devrions en savoir plus sur ses plans d’ici septembre, lors de l’International Astronautical Congress à Guadalajara (Mexique).
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