Tesla n’en finit plus de faire parler d’elle. En une semaine tout juste, nous avons ainsi appris que des hackers avaient réussi à pirater son modèle phare et que sa fusion avec SolarCity était compromise. Et comme si cela ne suffisait pas, son ancien partenaire Mobileye vient de dévoiler les raisons de leur séparation…
Une Tesla Model S piratée par des hackers
Des ingénieurs chinois, experts en sécurité informatique accomplis, ont eu la (bonne ?) idée de s’attaquer au système logiciel qui équipe les Tesla Model S P85 et S P75. Ils ont ainsi découvert une faille permettant tout simplement… De prendre le contrôle en véhicule, du moins en partie. Leur méthode, qui utilise la connexion Wi-Fi et le navigateur web présent sur l’écran tactile 17″ de l’automobile, a été suffisamment efficace pour activer des fonctionnalités de taille : ouverture du toit ou du coffre, ajustement de la place du fauteuil, déverrouillage des portières, pliage des rétroviseurs, activation des essuie-glace ou des freins, mise hors service de l’écran de bord…
De quoi faire peur aux techno-sceptiques, dont la communauté s’est principalement illustrée à l’occasion de l’effet Boston Dynamics. Bien que les hackers n’aient pas dévoilé comment ils étaient parvenus à un tel résultat, nous vous déconseillons de tenter l’expérience qui pourrait avoir des conséquences gravissimes, mais qui peut surtout vous coûter la prison à vie aux USA.
La firme d’Elon Musk a heureusement été prévenue avant la diffusion de la vidéo présentant les exploits de ces développeurs, le temps pour elle de déployer un correctif déjà publié via OTA. La société possède par ailleurs sa propre équipe de hackers chargée de tenter tous les piratages possibles afin d’éviter que de tels scénarios se reproduisent un jour, des mains d’un individu mal intentionné. De même, les petits malins qui réussiraient à tomber sur un bug peuvent se voir doter d’une réponse pouvant aller jusqu’à 10.000$ !
Mobileye s’en va, Tesla en prend pour son grade
Le départ de Mobileye, qui était un acteur important dans le développement de l’Autopilot, avait suscité moult spéculations quant à ses raisons officielles. Nous savons désormais, grâce aux déclarations du CEO de la société israélienne Amnon Shashua, que cette rupture est due au fait que Tesla “va trop loin“. Le PDG se range ainsi du côté des détracteurs de la marque, jugeant la mise à disposition du public d’un tel système autonome trop risquée.
En effet, l’IA des voitures électriques reste aujourd’hui un assistant (qui plus est en bêta), et non un pilote 100% automatique. Les amalgames peuvent être trop facilement faits par des conducteurs inconscients, ce qui avait été le cas lors du crash mortel d’une Model S il y a 3 mois.
À lire : Mobileye prépare une voiture intelligente avec BMW et Intel
Le fabricant pourra toutefois se défendre, grâce à la dernière mise à jour de l’Autopilot. Alors que celui-ci incitait déjà les chauffeurs à rester attentifs et à garder les mains sur le volant pendant son activation, il peut désormais s’éteindre si le conducteur ne respecte pas ces conditions d’utilisation. Shashua a terminé en annonçant clairement ne plus vouloir travailler avec Tesla, ce qui pourrait “nuire” à sa compagnie. Un comportement similaire à celui adopté (officieusement) par Alphabet auprès de Boston Dynamics.
On rappellera également que, selon la société d’Elon Musk, la fin de cette collaboration est due à une cadence trop importante que Mobileye n’arrivait pas à suivre, et à des désaccords quant à une exclusivité sur les contrats de fabrication de certains détecteurs du système autonome des véhicules.
Une fusion Tesla/SolarCity en danger ?
Alors que l’offre de rachat de SolarCity par Tesla vient tout juste d’être officialisée, il se pourrait bien qu’elle soit déjà compromise. Sa finalisation serait en effet retardée par des plaintes d’actionnaires peu satisfaits de cette nouvelle, qui viendrait recentrer les activités des 2 entreprises en une seule et même entité.
Présentées durant la première quinzaine de septembre, les doléances des investisseurs sont encore en attente de jugement. Pour rappel, Musk est président du conseil d’administration, ce qui causerait de sérieux conflits d’intérêts, et détient 21,1% de Tesla ainsi que 22,5% de SolarCity.
Prochaine étape le 18 octobre, où une audience commune des deux CA devra décider de l’avenir de cette procédure de rachat à hauteur de 2,6 milliards de dollars.
Ajouter un commentaire