Parrot déçoit ses investisseurs avec des prévisions catastrophiques

Les temps sont durs pour le spécialiste français du drone Parrot. Ce dernier a revu à la baisse son objectif de croissance de chiffre d’affaires pour l’année 2016, provoquant un vent de panique sur les marchés financiers : en seulement deux jours, l’action a décroché de plus de 25% pour clôturer hier soir sous le seuil symbolique des 10€ – un niveau qui n’avait plus été revu depuis l’été 2010.

Si les chiffres du premier semestre ont été à des années lumières de la “belle” époque de 2015 (-36% de chiffre d’affaires avec une perte nette de 68 millions d’euros), c’est avant tout l’avertissement émis par le groupe sur la révision des objectifs qui a inquiété les investisseurs. Le discours du groupe diffère amplement de celui de ce début d’année, où – je cite – il prévoyait “une croissance forte de son chiffre d’affaires sur l’année”.

Une baisse des prix qui fait mal…

La raison évoquée par le PDG, Henri Seydoux, pour cette déconvenue est simple : “l’accélération de la baisse des prix sur le segment milieu de gamme des drones grands public”. Les drones de moyenne gamme comme l’AR Drone ou le Bebop 2 ne représentent désormais plus qu’un tiers du chiffre d’affaires, contre plus de la moitié l’année passée.

Il faut dire qu’entre les nouveaux drones de son concurrent DJI et le dernier né de chez GoPro, le français a du souci à se faire. Et ce malgré sa créativité débordante (illustrée parfaitement par son poisson d’avril de la “Flying Saucer” / Soucoupe Volante ci-dessus). Malheureusement, ni les nouveaux drones annoncés à la fin du mois d’août, ni l’investissement colossal de la BPI France en 2015, ni le pic de ventes aux alentours de Noël ne permettront d’améliorer les chiffres : la croissance sera négative sur l’exercice.

Focus sur le drone professionnel

Très agréable, le PDG a tenté de réconforter son actionnariat avec ces mots doux : “Nous ne sommes qu’au début de l’industrie du drone civil. Nous travaillons à la constitution d’un portefeuille d’activités unique dans le domaine professionnel et à l’adaptation de notre offre grand public à l’évolution rapide de ce marché”. Plusieurs analystes français ont également souligné l’enjeu clé autour du drone professionnel – dont les barrières à l’entrée sont bien plus élevée et le segment bien plus lucratif que celui du grand public. Reste à voir si les actionnaires voudront bien l’entendre de cette oreille…