Test du Beddit Smart

Nous vous proposons aujourd’hui notre test de la nouvelle version du Beddit ‘Smart Sensor’, outil de suivi du sommeil ayant la particularité de venir se coller directement sur le matelas de l’utilisateur. Produit par la société finlandaise de même nom, le Beddit promet des fonctionnalités révolutionnaires, et une aide vers un sommeil de meilleure qualité. Voyons ce qu’il en est vraiment. 

Une présentation atypique

Spécifions-le d’entrée : ce qui fait l’originalité du Beddit, c’est la forme sous laquelle il se présente. En effet, le produit est composé d’une bande en plastique adhésive, qui vient se coller sur le matelas lui-même (ou sur l’alaise, si votre lit en est équipé). Cette bande est attachée en son extrémité à un petit boitier blanc, assez fin, qui se laisse pendre sur le côté du lit. Il convient de noter que ce boitier doit être alimenté via un port USB, soit en le branchant sur une prise en utilisant le convertisseur fourni, soit à un ordinateur si vous avez l’habitude de laisser votre ordinateur près de votre lit la nuit. La nouveauté dans ce Beddit Smart, par rapport au précédent Beddit Classic, est le fait que la connexion entre l’appareil et le smartphone se fait en Bluetooth Low Energy (4.0), et non plus en Bluetooth classique.

Pas de chance, l’exemplaire de test que j’ai reçu est trop court, la bande adhésive couvrant à peine la moitié de mon lit en largeur. Je ne sais pas si je dois bien prendre le fait que Beddit ait présumé que j’étais célibataire, dormant donc dans un lit simple. Même les gens seuls ont droit à un lit double, mince alors. Tout cela pour dire que la fiabilité des mesures du Beddit s’en est peut-être ressentie lors de mes tests, même si j’ai tâché de dormir du côté du lit « couvert » par le Beddit. La société finlandaise nous a cependant annoncé la sortie d’un Beddit pour couples (comprenez un Beddit qui fasse la longueur d’un lit double, et qui mesure le sommeil de deux personnes différentes en parallèle), qui n’est malheureusement toujours pas disponible sur le Store.

Une application simple et efficace

L’installation du Beddit se déroule sans accroc majeur, si ce n’est que j’ai eu un mal fou à décoller la partie adhésive de la bande; j’ai ainsi failli jeter le Beddit par la fenêtre. Fort heureusement, habitant à l’entre-sol, cela n’aurait pas eu de conséquences très fâcheuses. Après de longues minutes de lutte, je parviens enfin à installer le Beddit, faisant élégamment pendre le boitier sur le côté de mon matelas. Et c’est non sans excitation que je connectais le boitier à la fiche secteur. Rien ne se passa, mais le Beddit était pourtant bien en marche.

La personnalisation est assez sommaire, au sens où le produit n’est pas très curieux à propos de son utilisateur. Il n’est ainsi pas demandé de sexe, d’âge, de taille ou encore de poids. Seul l’objectif journalier de sommeil est configurable (de 6h à 9h), et l’appareil ne manquera pas de gronder le dormeur pas assez assidu.

Afin de mettre en route le suivi du sommeil, il est nécessaire de signaler au Beddit que l’on se met au lit. Cela se fait via l’application smartphone dédiée (iOS et Android) que je présenterai plus longuement dans la suite de ce test, et qui communique avec l’objet connecté via le Bluetooth 4.0. On appuie ainsi sur le bouton « DORMIR » de l’application, et le Beddit commence dès lors à analyser le sommeil. On peut regretter pour le moment que la détection du sommeil ne se fasse pas automatiquement.

Il est possible de configurer des alarmes sur le Beddit, afin d’être réveillé à un moment « optimal » en fin de nuit, c’est à dire typiquement lors d’une phase de sommeil léger. C’est le même principe que l’on retrouve sur certains bracelets connectés qui mesurent eux aussi le sommeil.

Au réveil, il est nécessaire d’appuyer sur le bouton « SE REVEILLER », comme si cette simple action nous permettait de sortir miraculeusement et sans effort des bras de Morphée. Ce n’est malheureusement pas le cas, et cela indique simplement au Beddit qu’il peut vous présenter les données récoltées pendant la nuit. 

Première information : le score total du sommeil. Il s’agit d’un nombre, compris entre 0 et 100 qui, comme son nom l’indique, est une « note » sanctionnant la qualité du sommeil. Elle est calculée en fonction de différents critères :

• Quantité de sommeil
• Efficacité du sommeil (notion peu claire)
• Réveil (là aussi, difficile de dire de quoi il s’agit)
• Sommeil agité
• Ronflement 
• Sorties du lit
• Latence du sommeil

Le total donne donc un score.

Je souligne que le Beddit n’a pas détecté de ronflements, alors même que je suis un fervent ronfleur militant. Petite déception ici.  Comme chez beaucoup de concurrents, il convient de prendre la mesure de la durée d’endormissement avec des pincettes, étant donné qu’il est complexe pour l’appareil de distinguer une personne endormie d’une personne essayant de dormir, mais ne bougeant pas. Néanmoins, celle-ci semble avoir été assez réaliste lors de mes mesures.

Sous le score total du sommeil, on trouve de sympathiques «idées d’amélioration », qui sont des choses pouvant aider à trouver un sommeil de meilleure qualité. Par exemple : « faire du sport en fin d’après-midi améliore le sommeil ». Même si ce genre de conseils est assez répandu, c’est plutôt une bonne idée de l’intégrer dans ce genre d’application. 

Ensuite viennent les plus classiques « statistiques du sommeil », où on retrouve la durée du sommeil, avec un culpabilisant graphique rappelant à quel point nous sommes éloigné de notre objectif de sommeil initial.

Suite à cela, la fréquence cardiaque, que le Beddit se targue aussi d’enregistrer. J’obtiens personnellement des mesures comprises en 53 bpm et 62 bpm, ce qui semble crédible. Toutefois, cela est impossible à vérifier, et il est évident que ce produit ne saurait en aucun cas se substituer à toute forme d’analyse médicale. La mesure est accompagnée d’un graphique représentant l’évolution de la fréquence cardiaque au fil de la nuit. Dans le même goût, l’application fournit également des données de respiration par minute.

Enfin, au bas du résumé de la nuit, apparaît une « frise chronologique » modélisant les différentes phases de sommeil. Le temps d’endormissement d’abord, puis le sommeil léger, les pauses pipi, et le sommeil profond. Je remarque des évènements un peu fantaisistes signalés par le Beddit, qui indique que je suis sorti du lit pendant 1h, voire 2h. À moins que je sois somnambule (ce qui n’est pas impossible, mais malgré tout peu probable), on peut considérer que c’est là un caprice de l’appareil. Mettons cela sur le compte de la bande adhésive trop courte.

On note une dimension sociale, car il est possible de partager sur les réseaux sociaux la page d’analyse de la nuit. Comme si vos « amis » en avaient quelque chose à faire, m’enfin libre à vous si vous souhaitez poster un message « J’ai vachement bien dormi cette nuit » accompagné de votre graphique de rythme respiratoire…

Pour vous procurer un Beddit, il vous en coûtera 149€. Cela peut paraître un peu cher, mais c’est tout de même 2 fois moins cher que le Withings Aura, par exemple… Il convient toutefois de souligner qu’un Xiaomi Mi Band coûte 15€, et propose les fonctionnalités essentielles de suivi du sommeil (heure de réveil et de coucher, cycles de sommeil, etc.). À chacun de faire son choix donc, en fonction de ses besoins.