Je tiens à préciser ceci d’entrée : je suis assez sensible quand il s’agit des montres dites “connectées”, dont je ne suis pas forcément un fervent partisan. Collectionneur de montres classiques depuis plusieurs années, c’est en puriste sceptique que j’ai vu arriver ces espèces de “machins en plastique”, souvent trop gros, qui viennent se scratcher sur le poignet de gens n’ayant visiblement qu’une culture horlogère limitée. C’est donc avec un regard de collectionneur de montres que j’ai mené ce test, plus qu’avec un regard de rédacteur high-tech.
Une vraie montre suisse…
N’importe quel amateur un tant soit peu puriste vous le dira : une belle montre habillée, ce n’est pas très grand (40mm de diamètre max; 37-38mm étant idéal de nos jours), c’est fin (moins de 11-12mm d’épaisseur), ça se porte sur un bracelet en cuir (si possible en crocodile), et c’est mécanique (automatique ou à remontage manuel). Un point, c’est tout.
La question de la taille est particulièrement sensible, car la tendance a été depuis quelques années à des montres de plus en plus larges et épaisses, loin des canons de l’horlogerie classique, et ses sacro-saints modèles iconiques des années 60-70. Ajoutez à cela des contraintes morphologiques pour les personnes qui, comme votre serviteur, ont un poignet digne en taille de celui d’un jeune enfant, et vous comprendrez qu’un diamètre contenu est une qualité horlogère appréciable.
Autant dire qu’il est complexe pour une smartwatch de convaincre un amateur aussi exigeant que moi. Voyons si la Frederique Constant Horological Smartwatch saura relever ce défi.
Premières impressions : la Frédérique Constant Horological Smartwatch est sans conteste une très belle montre. À la hauteur du niveau de finition habituel de la marque, elle ne déçoit pas et on sent de suite que l’on a affaire à un objet luxueux. Cela change du côté gadget habituellement associé aux smartwatches. Avant d’être un tracker d’activité, l’Horological smartwatch est une montre de la manufacture Frederique Constant. Pour ce test, nous avons reçu la version dotée d’un boitier plaqué or rose et d’un cadran blanc. Elle a vraiment très fière allure.
Difficile au premier abord de croire que l’Horological Smartwatch est effectivement une smartwatch. Je refusais d’ailleurs de le croire, et ce n’est qu’après plusieurs heures d’explications patientes de l’équipe Stuffi que j’ai admis que cet objet était bien un tracker d’activité. Quelle expression vulgaire, plutôt évocatrice de bracelet en plastique noir moche que d’une élégante montre suisse… En tout cas, ici point d’écran tactile ou autre microphone permettant d’aller sur Facebook, de lire ses SMS ou de swiper sur Tinder. On parle bien d’une montre, qui joue également le rôle de tracker d’activité.
Le bracelet en crocodile fait main est également aux standards de l’horlogerie de luxe suisse : il est souple, confortable et ne nécessite pas de “temps d’adaptation”. Il est agréable à porter immédiatement. La boucle déployante est parfaitement conçue, et sa finition est exemplaire. Le bracelet de la montre connectée mesure 21mm au niveau de l’entre-corne (au point de contact avec le boitier) et 18 à la boucle déployante.
L’Horological Smartwatch est une montre large, et relativement épaisse. Je dis bien relativement, car si l’épaisseur de 13.35mm est contenue dans l’absolu, elle est importante pour une montre ayant des airs de montre habillée. Toutefois, on conçoit bien que cette épaisseur n’est pas due à un choix délibéré de Frederique Constant, mais à la technologie embarquée dans le boitier.
Avec son diamètre de 42mm, l’Horological Smartwatch se situe à la limite haute de l’acceptable en termes de diamètre pour une montre habillée. Même si un boitier moins large aurait sans doute été à son avantage, elle reste élégante et très portable, même pour les fins poignets. La montre, sans être trop grosse, se fait remarquer, en particulier dans sa finition plaquée or. Le plus prudent sera encore de l’essayer avant de l’acheter, pour être certain qu’elle convienne à votre morphologie.
À l’intérieur du boitier, on trouve un mouvement à quartz (fonctionnant avec une pile) Frédérique Constant, embarquant la technologie MotionX (qui équipe également les premiers bracelets Jawbone, Nike et Fitbit). L’autonomie promise est de 2 ans. Le quartz est synonyme de grande précision dans l’heure affichée. Contrairement aux montres automatiques, qui voient l’heure dévier de plusieurs secondes par jour, la quartz est très précis, avec une amplitude de variation de seulement quelques secondes par an.
L’Horological Smartwatch est étanche à 5 ATM (50 mètres). Elle saura donc résister à toutes les éclaboussures du quotidien, et même aux immersions. En revanche, les bracelets en cuir ne goûtent en général pas beaucoup les plaisirs nautiques. Les baigneurs et autres pêcheurs de crustacés opteront donc pour le bracelet en métal, disponible uniquement avec la finition acier de la montre. Dernier indicateur du positionnement décidément haut de gamme de la montre : le verre sapphir, ultra-résistant et anti-rayures. On regrettera toutefois que son traitement anti-reflet ne soit pas un petit peu plus poussé.
… aux influences californiennes
La synchronisation avec le smartphone se fait sans accroc (dans mon cas un HTC One M8S, fonctionnant sur Android), une fois téléchargée l’application MotionX-365. La montre se met alors à l’heure en se calant sur l’horloge du smartphone. Il faut savoir qu’il n’est pas possible de régler manuellement l’heure via la couronne située à droite de la montre. La couronne est d’ailleurs ornée du bouton poussoir, unique bouton de l’appareil, qu’il est nécessaire de presser pour enclencher la synchronisation. Le même bouton poussoir commande d’ailleurs le passage du mode suivi d’activité au mode suivi du sommeil, et vice versa, qui s’effectue après une pression de 3 secondes. Il est ensuite nécessaire d’entrer son sexe, sa taille, son poids et son âge sur l’application (pour affiner les données enregistrées, à l’instar de la consommation de calories), et la configuration est terminée. La montre est alors prête à être utilisée.
La finition du cadran est irréprochable. Les indices sont précis et parfaitement appliqués. Le sous-cadran indiquant l’activité est d’une couleur plus claire, et de finition presque nacrée. L’ensemble est très réussi, et agréable à regarder. Même ceux qui ne sont pas fans de montres regarderont plus souvent leur poignet, et pas forcément dans l’optique d’y lire l’heure. L’affichage de l’heure est clair, les aiguilles dorées offrant un contraste satisfaisant avec le blanc cassé du cadran. De même, les aiguilles ornant le sous-cadran (une bleue et une dorée) permettent une lecture claire.
Qu’indique le sous-cadran, au juste ? C’est là que se lisent les informations de suivi d’activité et de sommeil :
- En mode suivi d’activité : l’aiguille dorée indique la progression par rapport à l’objectif journalier fixé par l’utilisateur (l’OMS recommande de faire 10.000 pas/jour, c’est l’objectif que j’ai choisi); l’aiguille bleue indique la date.
- En mode suivi du sommeil : l’aiguille dorée indique la progression par rapport à l’objectif journalier de sommeil, l’aiguille bleue pointe vers la petit lune, indicateur que la montre est en train de suivre le sommeil.
La synchronisation est relativement efficace. Une fois ouverte l’application MotionX-365, il faut appuyer sur le bouton poussoir situé sur la couronne de la montre pour que celle-ci se mette en mode synchronisation, et puisse être détectée par l’application. Cela ne se fait pas toujours du premier coup sur Android, et il m’a été nécessaire d’appuyer parfois 2 ou 3 fois avant que la montre soit visible et synchronisée dans l’application (nous n’avons pas rencontré ce soucis sur iOS). Néanmoins, on peut tout de même considérer que la synchronisation est satisfaisante et, une fois que la montre a été détectée, le transfert des données vers l’application est rapide. A noter que l'”identité” de la montre n’est pas reconnue par l’application Android, mais tout est parfaitement reconnu et visible sur iOS. Cette page permet également de dissocier la montre, et d’aligner ses aiguilles à l’horloge du smartphone.
Voici à quoi ressemble l’écran de synchronisation :
Venons-en au reste de l’application MotionX 365, qui gère le suivi s’activité. L’Horological Smartwatch intègre en fait la technologie de la société californienne MotionX (comme le font des montres de Mondaine et Alpina, entre autres), d’où l’utilisation de l’application propriétaire de l’entreprise. On l’a dit, il est nécessaire, à la première utilisation, de renseigner quelques informations sur soi. Elles sont ensuite accessibles depuis une page “profil dédiée”.
La page d’accueil de l’application se présente comme ceci :
Le cercle orange correspond à l’avancement par rapport à l’objectif d’activité journalier, le cercle bleu correspond à l’avancement relativement à l’objectif quantitatif de sommeil, et le cercle vert enfin correspond au “coaching”. Le coaching est plutôt bien fait, et il vous pousse à augmenter régulièrement votre activité, ou du moins à ne pas la faire baisser. La page coaching dynamique s’organise de la façon suivante, et vous permet de suivre l’évolution de votre activité sur la période récente :
La montre n’étant pas équipée d’une puce GPS, il n’y a pas de suivi de la distance, ni de cartographie de ce qui a été marché. Ce n’est pas dramatique, étant donné que la plupart des smartphones sont capables de suivre géographiquement et de quantifier l’activité. La définition des objectifs journaliers en termes d’activité physique et de sommeil se fait depuis une page dédiée, qui est lisible et simple à utiliser. La page de suivi du sommeil se présente de cette façon :
Les blocs en bleu clair représentent les cycles de sommeil léger, bleu foncé sommeil profond, et orange les périodes d’éveil. L’objectif fixé étant de 7h30, et l’application ayant détecté 7h41 de sommeil, j’avais rempli, cette nuit là, 102% de mon objectif.
Il convient de souligner que la mesure de la durée d’endormissement n’est pas très fidèle. L’application m’a déjà affiché une durée d’endormissement de 5 minutes, alors que j’avais en fait mis plus d’une demie-heure à m’endormir. Mais il est difficile de le lui reprocher : si je suis en mode sommeil, et que je ne bouge pas beaucoup, celle-ci ne peut pas deviner que je suis en train de broyer du noir en regardant mon plafond. Seul un capteur cardiaque permettrait de mesurer précisément les durées d’endormissement et les phases de réveil.
Pour ceux que cela dérange de dormir avec une montre au poignet, il est possible de paramétrer le suivi du sommeil avec la montre placée sous l’oreiller. Toutefois, la précision des mesures risque de s’en ressentir. Je ne porte jamais de montre pour dormir, mais porter l’Horological Smartwatch ne m’a pas perturbé plus que cela. Celle-ci est légère et confortable, et ne représente donc pas une gêne pour le dormeur. Après, ceux qui sont plutôt “violents” dans leur sommeil n’auront peut-être pas envie de prendre le risque de casser la montre en la frappant contre le mur, par exemple.
Mon avis
J’ai vraiment beaucoup aimé porter l’Horological Smartwatch. Difficile au premier abord de croire qu’un objet si élégant puisse enfermer une technologie de pointe. C’est pourtant le cas : cette montre incontestablement très chic et bien construite permet de suivre efficacement son activité et son sommeil. Il est bon de voir que des maisons horlogères du calibre de Frederique Constant prennent le tournant de la montre connectée tout en conservant leur âme, et les standards inhérents à un objet de luxe.
La Frederique Constant Horological Smartwatch est commercialisée à un prix de 1295€. C’est un peu plus cher qu’une autre montre de la marque dotée d’un simple mouvement à quartz, mais le rapport performance/prix est à mon sens des plus intéressants.
- Design
- Application
- Fonctionnalités
- Autonomie
- Rapport qualité/prix
Résumé
L’Horological Smartwatch est un vrai produit de luxe. Si on ne l’achètera pas pour un suivi d’activité ultra-exhaustif, on s’y intéressera pour une finition exemplaire, un design réussi, et l’exclusivité associée aux garde-temps hélvètes.
Si seulement j’avais les moyens, il donne envie ce test 🙁
Franchement entre ça et une iWatch à 10000€, je n’hésite pas une seconde. Les sociétés technologiques n’atteindront jamais la qualité des horlogers !
Je te laisse méditer sur l’absurdité de ta dernière phrase
Excellent test, merci
Elle existe en d’autres couleurs ?
Tout à fait, je vous invite à consulter la page suivante : http://frederiqueconstant.com/watch-finder/horological-smartwatch/horological-smartwatch-fc-285b5b6/
A quand un test comparatif des montres connectés analogiques 😉 ? (Withings Activité, Alpina et autres modèles à venir !)
Une montre que je pourrais porter au poignet.
Ce qui n’est pas le cas des horribles montres Apple Samsung ou autres qui oublient qu’une montre se porte au poignet. Donc doit être de taille réduite, légère, ésthetiquement correcte et ne pas passer son temps à biberonner branchée sur une alimentation électrique.
un beau test qui m’a servi pour l’achat du modele noir et bracelet croco à un prix défiant toute concurence 250$,vu le prix je n’ai pas réfléchi trop longtemps et j’en suis ravi la finition est exemplaire.
N’hésite pas à nous faire un retour sur ton utilisation après plusieurs semaines 🙂